Aller au contenu

 

Espaces contestés : une conférence internationale rassemblant experts et activistes qui passera à l'histoire

21 mai 2009

Mireille Lavoie

Les 1er et 2 mai, l'Université de Sherbrooke a été l'hôtesse de la conférence internationale Espaces contestés : conflit, contre-récit et la culture d'en bas dans les littératures canadienne et québécoise. Présentée sur le Campus principal, la conférence portait non seulement sur la réalité «rejetée» de la société comme la marginalité, la pauvreté, les sans-abris, les femmes dans la rue, mais plus spécifiquement sur l'observation de cette réalité à travers la culture et la diffusion artistique.

Participation riche et variée

Professeurs, chercheurs, étudiants, artistes et militants ont examiné comment les individus, les communautés et les mouvements sociaux contestent, comment ils s'approprient et représentent leurs mémoires, leurs espaces et leurs identités comme des «contre-discours» de la nation. Les 45 participants venaient non seulement du Québec et du Canada, mais aussi des États-Unis, du Brésil et de la Turquie.

Le comité organisateur a su créer une ambiance enrichissante pour tous les participants, autant les experts que les activistes. La conférence a été pour eux une occasion unique de mettre en commun leurs connaissances de la marginalité urbaine, la pauvreté et leurs enjeux.

Au terme de la conférence, l'enthousiasme était palpable : «C'est une conférence historique», a déclaré Ben-Zion Shek, professeur émérite au Département d'études françaises de l'Université de Toronto, en soulignant l'ambiance spéciale qui régnait tout au long de cette grande rencontre interdisciplinaire bilingue.

La culture «d'en bas» : un contre-discours

Comme la «culture d'en bas» est souvent sous-représentée et surtout peu valorisée dans les recherches académiques (comme c'est le cas dans la société en général), la conférence a permis de mettre en relief la richesse de cette culture en tant que forme de résistance et de «contre-discours» à l'hégémonie culturelle, politique et sociale.

Cette conférence hors du commun a fait place à la marginalité urbaine, à la représentation de la pauvreté dans la littérature, à la photographie, au théâtre, ainsi qu'aux enjeux qui affectent ces gens en termes d'architecture et d'urbanisme.

Rares sont les conférences où l'on fait place aux «mauvais» citoyens, ceux qui sont perçus comme des transgresseurs de la société : sans-abri, criminel, chômeur, assisté social, migrant, prisonnier, indigène, «l'autre» tant racial que linguistique.

Chapeau au comité organisateur dirigé par Roxanne Rimstead, professeure au Département des lettres et communications, et par Domenic Beneventi, postdoctorant en littérature canadienne comparée qui a été boursier du Conseil de recherches en sciences humaines à l'UdeS pendant deux ans.

Quelques jours seulement après la tenue de la conférence, la maison d'édition University of Toronto Press avait déjà invité le comité organisateur à lui soumettre la version anglaise du recueil de textes basé sur la conférence. Parions que la version française saura aussi trouver preneur!